Un épicurien qui a le goût du partage

Comment devient-on président des Compagnons de Prosper Montagné ?

J’ai longtemps travaillé dans le monde agricole et je me déplaçais des Alpes de Haute-Provence aux Landes, du Cantal à toute l’Occitanie, si bien que j’ai connu tous les plats préférés en Occitanie, des fruits de mer au foie gras, de la potée en Pyrénées à la bouillabaisse à Nice. J’ai d’abord rejoint l’Académie universelle du cassoulet comme secrétaire et responsable du protocole, puis j’ai rencontré Guy Rameau, président du club international Prosper Montagné, un club qui organise des événements dans le monde entier depuis 50 ans et qui regroupe 4000 professionnels. Le concours gastronomique que nous organisons fêtera ses 72 ans en 2023. J’ai intégré le club international en 2010, la chaise de président régional était vide et j’ai créée l’association des Compagnons de Prosper Montagné à Carcassonne qui fête ses 10 ans.

Quelles sont les raisons qui expliquent votre amour de l’Aude ? Et quels sont ses atouts ?

J’aime sa diversité, ce n’est pas étonnant si les anciens appelaient l’Aude "la Petite France". La rose des vents s’est posée sur le département, c’est une richesse. L’agriculture et la viticulture, qui font partie de notre patrimoine audois et national, bénéficient de notre climat. Chez nous, nous avons réellement quatre saisons. Ici, on peut vivre, se nourrir, partager au rythme de ses saisons. Vivaldi en tomberait à la renverse... En huit minutes de marche à Carcassonne, nous nous retrouvons dans la nature et ceux qui veulent s’évader sont à 1h15 de Porto ou Londres. J’aime le plaisir de goûter à nos fruits de saison ou de boire l’apéro au bord du canal au petit port d’Homps.

Un lieu que vous appréciez particulièrement et pourquoi ?

Je dirai le gouffre de Cabrespine que je n’ai découvert qu’à l’âge de 50 ans. Et depuis, dès que je reçois des Japonais, des Anglais, des Nordistes dans le cadre de Prosper Montagné ou que j’invite des amis je les accompagne au gouffre, c’est un lieu extraordinaire. J’ai aussi récemment découvert Terra Vinea à Portel-des-Corbières où j’ai rencontré le "Coeur des hommes des Corbières" avec qui des relations se sont créées. Comme j’ai toujours du mal à choisir, je dirai aussi l’hôtel d’Alibert à Caunes-Minervois, un restaurant au patio extraordinaire avec une cave à vins fabuleuse où j’aime goûter une omelette aux cèpes.

On ne fait du bon qu’avec du très bon. 

Une activité à proposer aux Audois comme aux touristes ?

Le Piémont Pyrénéen démarre à Carcassonne et il est méconnu. Carcassonne est une étape importante de ce chemin de grande randonnée (GR 78) vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Il relie la Méditerranée à l'Atlantique, les Alpes aux Pyrénées. Je préside l’association des Amis de Saint-Jacques avec les pèlerins de Notre-Dame de l’abbaye. Et pour ceux qui veulent visiter la Bastide et la Cité, l’office de tourisme de la ville propose un quizz.

Un festival, un événement où vous aimez vous retrouver ?

Je me suis engagé dans l’organisation du festival de musique de Caunes-Minervois, "Les arts libèrent". La 4e édition a lieu du 22 au 27 août. Il permet aux bénévoles et au public d’échanger avec de grands artistes de renommée internationale. Patrick Messina, premier clarinette solo de l'Orchestre National de France en est le directeur artistique et mon ami Frédéric Gayraud, le président.

Un plat qui réveille vos papilles ?

J’adore les ris de veau aux morilles. Et pour reprendre l’adage de Prosper Montagné : "On ne fait du bon qu’avec du très bon." L’Aude est une terre de champignons. C’est mon entraîneur à l’ASC XIII, Jacques Franck, qui était tripier, qui me les a fait découvrir. Mais c’est chez le chef Jean-Marc Boyer, du Puits du trésor à Lastours, que j’ai goûté ce plat la première fois. Je citerai aussi la fricassée de Limoux à base de collier et de ris de cochons avec les haricots. Trop méconnu !

Biographie

1er janvier 1957. Naissance à Carcassonne. Alphonse grandit à Preixan avec ses deux frères et sa sœur.
1973. Il décroche un baccalauréat électro technique au lycée Jules-Fil et s’inscrit à l’université en mathématiques, physique, chimie. Licencié à l’ASC XIII depuis ses 13 ans, il intègre l’équipe de France universitaire.
De 1974 à 1979. Retour à Carcassonne où il intègre l’entreprise Huard, d’abord comme électro-technicien, puis comme attaché technique au siège de l’entreprise à Chateaubriand.
1979. Alphonse intègre la Société suisse d’Assurances générales sur la vie humaine, où il est formé et s’installe comme agent général d’assurance à Carcassonne en 1982 pour la Caisse Mutuelle des agriculteurs de France.
1983. Victoire en coupe de France avec l’ASC et mariage avec sa femme Sonia.
1987. Il crée son cabinet de courtage d’assurances en gestion directe et de prévoyance sociale avec l’Action sociale de Prévoyance sociale.
2010. Création du club des Compagnons de Prosper Montagné.