Pour une mobilité durable
Publié le
Qu’est-ce que l’association La Trame ?
Jacques de la Piquerie, membre du collectif La Trame est née d’un collectif de citoyens de la Haute-Vallée de l’Aude créé en 2019 avec la volonté de répondre aux besoins du territoire. Le covoiturage de proximité est apparu comme une solution à mieux organiser pour nourrir l’offre de transports sur l’axe Limoux-Axat. Nous nous sommes intéressés aux modèles existants et particulièrement à celui d’Ecosyst’M à Ayen, en Corrèze, avec un système de « tickets kilomètres » permettant de faire des achats chez les commerçants locaux. Nous l’avons adopté et mis en place grâce à la Région Occitanie qui cherchait à ce moment une expérience de mobilité en zone rurale peu dense. Cela nous a permis d’embaucher la première salariée, de démarrer et de construire des partenariats, en particulier avec le Département de l’Aude lors de la création de la plateforme de mobilités Mobil’Aude.
Comment fonctionne « Covoiturez malin ! », le projet que vous avez monté dans la Haute-Vallée ?
Sandrine Gaulard, salariée Notre association rassemble à ce jour une communauté d’environ 350 membres. Le conducteur reçoit un macaron numéroté à coller sur son pare-brise afin d’être identifié. Il est rétribué par le passager en tickets kilométriques, les tickets « Trames », pour le covoiturage effectué. Les carnets de tickets, d’une valeur de 5 € pour 100 km, sont en vente dans les « Points Relais » identifiés par l’association et utilisables par les conducteurs dans les commerces locaux partenaires. La mise en relation peut être numérique, via Mobil’Aude, ou non. Dans ce cas, nous contactons directement notre réseau de conducteurs, notamment par SMS, pour trouver la meilleure solution de mobilité au regard du besoin exprimé.
Trouver la meilleure solution de mobilité
Vous évoquez une mobilité durable et solidaire. Quelles formes prend ce volet social ?
Sandrine Gaulard Depuis juillet 2022, nous développons un service de transport solidaire. Un même conducteur assure, contre défraiement, l’aller et le retour d’un trajet avec une dimension d’accompagnement. Ce transport solidaire s’insère, entre autres, dans le cadre du Plan départemental d’insertion 2022 pour des personnes au RSA. Nous vérifions en amont que les personnes n’ont pas accès à d’autres solutions.
Vous allez lancer d’autres actions ?
Sandrine Gaulard Nous mettons en place des projections-débats dans les communes et nous souhaitons aller vers les entreprises. Nous sommes présents sur des événements, comme récemment au festival des Bulles sonores à Limoux, avec, à chaque fois, un stand pour faire connaître le covoiturage de proximité.
Quelles sont vos attentes en matière de mobilité ?
Jacques de la Piquerie Il faut vraiment arriver à créer des pôles d’échanges multimodaux vélo-voiture-train dans les gros bourgs. Nous avons répondu à un appel à projet sur la mobilité pour mettre en place un diagnostic et une expérimentation de la multimodalité en vallée de l’Aude. La remise en service du tronçon SNCF Limoux-Quillan programmée en 2025 est l’axe structurant de ce projet. Il est important que les services se rapprochent des personnes. Cela permet de limiter les déplacements en faveur de la transition écologique et cela recrée du lien. On peut aussi imaginer le déploiement à grande échelle de véhicules partagés mis à disposition par les communes... et ne pas oublier la marche !