Pour tout l'art du monde

Son éveil à l’art remonte à l’enfance, lorsqu’un simple jeu de memory sur les peintres impressionnistes aiguise sa sensibilité. Attentifs à cette inclination, ses parents l’emmènent au musée Matisse du Cateau-Cambrésis. « Tout jeune, j’ai été immensément séduit par les couleurs et la figuration, alors j’ai toujours essayé d’aller dans cette voie et mes parents m’y ont toujours encouragé. » Après un double cursus en droit et histoire de l’art à l’École du Louvre et à Paris II, il amorce sa carrière en Charente-Maritime, où il prend la tête des patrimoines de la ville de Saintes. « C’est un métier de l’ombre, dont la mission est de préserver le bien commun pour les générations futures et qu’il succède à tous. Mon rôle est de montrer qu’une œuvre est intéressante et signifiante, mais aussi qu’elle témoigne d’un contexte économique, politique et social », précise le presque trentenaire qui tient à ce qu’un musée soit aussi un lieu « de droit à la contestation ».

Cérès Franco est allée là ou personne ne regardait

Maximilien définit le musée comme un lieu vivant, d’expression et de dépassement de soi, et aspire à offrir au spectateur la liberté d’exprimer son regard critique. Ce qui l’anime ? « Embarquer une équipe vers une belle aventure humaine, esthétique et scientifique, rencontrer le public et raconter l’histoire du monde à travers le témoignage des objets patrimoniaux. » Depuis sa prise de poste en août 2024, il s’est enraciné à Carcassonne et apprécie l’Aude pour la diversité de son patrimoine ainsi que « ses initiatives fortes et structurantes sur le territoire ». Il porte désormais l’héritage de Cérès Franco, une collection exceptionnelle de plus de 1 700 œuvres de 323 artistes de 39 nationalités.

« Cérès Franco était une collectionneuse éclairée qui est allée là où personne ne regardait, et elle n’a laissé personne indifférent partout où elle allait. » L’exposition collaborative L’esprit des lieux, Cérès à tous les étages présente, à la Maison des mémoires, une sélection de 40 œuvres emblématiques de la collection montolivaine, réinterprétées à travers le prisme des adhérents des associations qui animent cette « maison aux cent fenêtres ». Un dialogue inédit entre la collection de la galeriste brésilienne et les voix de ce lieu singulier, guidé par quatre mots : révélation, dissidence, lieu.x et émulation.