Les bénévoles, des femmes et des hommes en or

Christian Foucras
Début décembre, la soirée thématique « Des bénévoles en or » a récompensé toutes celles et ceux qui s’engagent pour faire vivre le sport dans l’Aude. Un événement coorganisé par le conseil départemental, son vice-président Patrick François, délégué à la vie associative, au sport et à la culture, et le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) de l’Aude. Entretien et état des lieux du mouvement sportif avec son président, Christian Foucras.

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Était-ce un gros défi de relancer le Comité départemental olympique et sportif de l’Aude après la crise de 2020 ?
Christian Foucras. En septembre 2021, le tribunal a prononcé la liquidation de l’ancien Comité départemental olympique et sportif de l’Aude en raison de ses difficultés financières. À la demande du Département, nous avons reconstitué une association reconnue par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et créé un comité dans la foulée avec dix personnes au bureau et 22 membres. Ce qui nous a permis de redémarrer l’activité à la veille des Jeux olympiques de Paris 2024.

Quels étaient les axes du redémarrage qui visait à rétablir la représentation olympique et paralympique dans l’Aude ?
C. F. Dans un premier temps, il a fallu reprendre rapidement contact avec le CNOSF. Cela a rendu possible la traversée de la flamme olympique dans l’Aude au mois de mai 2024. Il a ensuite fallu retravailler étroitement avec les différents comités départementaux qui font vivre le sport sur le territoire audois.

Quels sont les principaux défis auxquels font face les associations sportives de l’Aude pour recruter et fidéliser leurs bénévoles ?
C. F. Je fais le tour des assemblées générales des comités sportifs et, à chaque fois, les mêmes problèmes sont soulevés. D’abord, celui du financement lié à la diminution des subventions, qu’elles soient nationales, régionales ou départementales. Ensuite, l’autre point noir, c’est le recrutement des bénévoles. Sans eux, le sport ne fonctionnerait pas en France. Quelques comités salarient du personnel mais cela représente un coût que beaucoup ne sont pas en mesure d’assumer. Et aujourd’hui, malheureusement, le constat est qu’il y a une réelle pénurie de bénévoles.

Quelles sont les raisons de la raréfaction des bénévoles ?
C. F. Il y en a plusieurs. Aujourd’hui, entre 20 et 60 ans, les gens sont en pleine activité. Alors, donner du temps pour faire fonctionner un club ou un comité, c’est de plus en plus difficile. Les frais de déplacement peuvent également constituer un frein à l’engagement. Et puis, il y a les exigences croissantes en matière de réglementation, de sécurité ou d’inclusion. Ces obligations sont devenues plus contraignantes. Souvent à raison, il faut le reconnaître, car elles améliorent beaucoup de choses, mais elles rendent aussi plus complexe l’organisation des associations et on en ressent les conséquences dans le milieu sportif amateur. 

Le bénévole d’aujourd’hui est-il différent de celui d’il y a 20 ans par exemple ?
C. F. Oui, parce qu’il a vieilli de 20 ans ! Ce sont presque les mêmes. On voit des gens de 75 ou 80 ans auxquels on demande de repartir pour une nouvelle saison. Au final, dans les associations, vous avez un noyau dur, toujours très actif, et le reste est fait de personnes qui sont moins fiables sur la durée. C’est pour cette raison qu’il faut vraiment encourager les gens à s’engager dans le bénévolat et avoir une reconnaissance infinie envers toutes celles et ceux qui s’investissent sans compter pour faire vivre les clubs et associations sur notre territoire.