La mémoire exigeante
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« On dit de moi que je ne suis pas commode », sourit Anne-Marie dans sa maison familiale de Saint-Nazaire d’Aude. Née à Alger d’un père officier lieutenant originaire de Ventenac-en-Minervois et d’une lignée maternelle Nazairoise, Anne-Marie perd son père lors de la bataille de Dunkerque le 3 juin 1940, et sa mère cinq années plus tard. Elle grandit alors auprès de sa famille à Saint-Nazaire-d’Aude et intègre l’école d’infirmières de Narbonne, « du temps où l’hôpital était géré par les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul ».
Après un diplôme à l’école des Hautes études en Santé publique, elle suit les mutations de son mari Patrice à Paris, Lyon, Toulouse ou encore Marseille, jusqu’à un retour dans la maison familiale pour sa retraite. « Un jour, mon mari a trouvé dans le grenier un livre que ma maman avait écrit sur Saint-Nazaire et nous avons eu envie de le continuer. » Ils commencent ensemble la rédaction du premier livre sur Saint-Nazaire , qui sera publié en 2010. S’en suivront neufs autres ouvrages sur Marcorignan, Sainte- Valière ou encore Paraza ; le dernier, sur Villedaigne, est en cours d’impression.
« En accord avec les maires, lorsque je rédige un livre, je me rends dans le village tous les jours, j’épluche les archives et je vais à la rencontre des habitants. » Il tenait à coeur au couple que tous les bénéfices des ventes soient reversés en faveur de la recherche et de la lutte contre le cancer à l’Institut du cancer de Montpellier, « une maladie qui a fait partir mon mari en quelques mois ». Depuis, Anne- Charlotte, la fille du couple, a pris le relais aux côtés de sa mère de 83 printemps et les livres ont permis de verser 50 000 € en dix ans. Une réussite qui illustre bien la devise d’Anne-Marie : « Le travail acharné vient à bout de tout. »