Conseillère en économie sociale et familiale à la MDPH

Portraits 1

Christelle Sauzet
Christelle Sauzet, qui a rejoint la Maison départementale des personnes handicapées de l’Aude en avril 2015, définit cette maison comme « le guichet unique sur le monde du handicap ». La MDPH accueille, sensibilise et informe sur l’accès aux droits. Elle instruit aussi l’ensemble des droits et des prestations de la personne en situation de handicap comme la reconnaissance du taux d’incapacité, les aides à la scolarisation, les aides financières, les aides à l’insertion professionnelle ou l’attribution de la carte mobilité inclusion.

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Votre mission à la MDPH ?
« Je suis détachée par l’Association pour adultes et jeunes handicapés de l’Aude (APAJH 11) afin
d’évaluer les besoins de personnes en situation de handicap. Je vais à leur rencontre pour évoquer
les questions de la vie quotidienne comme la toilette ou les repas, les déplacements, les aménagements dans le logement mais aussi les questions d’aides sociales ou professionnelles. »

Un message à faire passer sur le handicap ?
« Chacun doit se dire qu’un jour où l’autre, il peut être concerné par le handicap. Le handicap, c’est la limitation d’accès à la vie sociale, professionnelle, quotidienne, etc. Ce n’est pas la pathologie qui fait le handicap mais ses retentissements. Et ce n’est pas parce qu’une personne est en situation de handicap qu’elle n’a pas les capacités pour agir. Je dirais qu’il faut porter un regard bienveillant sur ces personnes et ne pas s’arrêter aux apparences. »

Le handicap, c’est la limitation d’accès à la vie sociale

L'impact du Covid-19 sur votre métier ?
« J’ai été amenée à revoir ma façon de travailler. Avant, je passais beaucoup de temps sur
les routes. Désormais, je contacte davantage les personnes par téléphone et j’intègre
les informations fournies par les familles ou les aides à domicile. Si, pour les premiers
rendez-vous, rien ne remplace une rencontre à domicile, ces visites ne sont plus
systématiques pour les demandes suivantes. »

Que vous apportent ces rencontres ?
« Ce qui compte, c’est le contact humain. À la MDPH, nous travaillons en équipe avec une ergothérapeute, une infirmière, un médecin, une référente en insertion sociale, une
assistante sociale. C’est très enrichissant, chacun apporte son regard. Pour les personnes handicapées, j’aime l’idée de contribuer à améliorer leur qualité de vie. Nous sommes là
pour leur apprendre à vivre avec leur handicap. »

Une rencontre marquante ?
« Lors de ma formation en alternance à Nîmes, il m’a fallu dire à une dame que j’accompagnais que son odeur corporelle pouvait déranger certaines personnes et la gêner dans ses démarches. Ce n’était pas facile. Quand je lui en ai parlé, elle n’a rien dit et elle est partie. Le lendemain,
elle m’a remerciée : “Tu as été honnête de me le dire.” Nous ne sommes pas là pour juger mais pour accompagner.»