Pompiers

Le Département défend le volontariat dans l'organisation des secours

Remise de 11 camions citernes aux pompiers de l'Aude
La présidente du Département Hélène Sandragné et Christian Raynaud, président du conseil d'administration du Sdis, à la rencontre ses sapeurs-pompiers audois. © Didier Donnat - Pompiers de l’Aude

Alors que la transcription d'une directive européenne en droit français va remettre en cause l'organisation et l'efficacité des secours en France, la présidente du Département Hélène Sandragné et Christian Raynaud, président délégué du conseil d'administration du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Aude, communiquent sur le modèle français de protection civile, qu'ils défendent.

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Le volontariat n’est pas un travail. Être sapeur-pompier volontaire n’est pas un emploi. C’est un engagement pour la société, pour protéger les autres et notre environnement.

"Ce texte législatif vise à considérer les sapeurs-pompiers volontaires comme des travailleurs "comme les autres". Ce changement de statut conduira les Sdis à mettre en œuvre toute une série de mesures qui désorganiseront les secours en France, basés actuellement sur l’implication de bon nombre de citoyens en tant que sapeurs-pompiers volontaires."

"Si cette directive est appliquée, les services départementaux d’incendie et de secours seront limités dans la mobilisation des volontaires, indépendamment de leurs disponibilités et de leurs souhaits. Cela nécessiterait alors de mobiliser des moyens financiers dont personne ne dispose, d’autant plus que l’Etat ne veut pas les octroyer, pour recruter des professionnels.

Vers un allongement des délais d'intervention

"En milieu rural, comme l’Aude, cela se traduirait alors par des délais d’intervention allongés, avec les risques qu’on leur connaît. 
Les sapeurs-pompiers volontaires eux-mêmes sont hostiles et s’opposent à cette évolution législative. Elle nie la spécificité de leur engagement individuel autant qu’elle met en cause le modèle d’organisation des secours en France. Ce modèle repose sur la combinaison de professionnels et de volontaires dans la réponse opérationnelle en matière d’incendie et de secours, avec un ratio de 80 à 90 % de volontaires pour 10 à 20 % de professionnels. Rien que ces chiffres démontrent l’enjeu d’adapter la directive européenne à l’exception française. Sans quoi, la catastrophe n’est pas loin… alors que personne ne voit vraiment l’intérêt manifeste d’appliquer cette directive. Elle ne répond ni aux attentes de la population (qui souhaitent des services d’incendies et de secours réactifs et efficaces) ni à celles des volontaires qui doivent être reconnus dans leur implication citoyenne pour la société pour une mission qu’ils mènent en complément de leurs activités professionnelles et privées."

Pour une directive qui intègre la spécificité française

"Nous appelons l’Etat français, en premier lieu le premier ministre, le ministre de l’Intérieur et le président de la République, à se mobiliser auprès de l’Union européenne pour qu’une nouvelle directive intègre notre spécificité. De notre côté, nous continuerons à nous mobiliser et assurons à nos sapeurs-pompiers volontaires de notre plein soutien et de notre solidarité avec leurs revendications."