Inscription à l'Unesco, un projet fédérateur pour tout un territoire
Derrière la candidature des Forteresses royales du Languedoc à l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, c’est toute une dynamique territoriale que le Département souhaite impulser. "Ce projet, ce n’est pas seulement l’histoire de châteaux posés sur des pitons rocheux. C’est celle d’un territoire, de ses habitants, de ses institutions et de ses partenaires, qui se rassemblent pour faire vivre un héritage commun", résume Anaïs Monrozier, cheffe de projet pour l’Association Mission Patrimoine Mondial (AMPM).
Avec huit forteresses réparties sur deux départements, l’Aude et l’Ariège, six communautés de communes et huit municipalités, souvent rurales et peu peuplées, la candidature a nécessité un long travail de concertation et d’unification. Cette volonté de fédération s’est concrétisée par la création de l’association AMPM. Elle rassemble collectivités, partenaires régionaux, syndicats mixtes et gestionnaires de sites. L’objectif : bâtir ensemble un dossier cohérent, représentatif et durable.
Ce lundi 7 juillet, une centaine d'élus, spécialistes, partenaires et acteurs locaux se sont ainsi retrouvés à l'Espace culturel des Corbières, autour de deux tables rondes :
- L’une consacrée aux enjeux de l’inscription à l’Unesco et à son utilité pour le territoire, avec la participation de la Direction régionale des affaires culturelles et de l’Agence départementale du tourisme de l’Aude.
- L’autre dédiée à l’importance du portage politique de ce projet ambitieux et fédérateur.
Une reconnaissance patrimoniale et stratégique
Les forteresses d’Aguilar, Carcassonne, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes, construites ou remaniées à la fin du XIIIe siècle, constituent un réseau unique, tant par leur architecture capétienne que par leur rôle stratégique dans l’histoire européenne. "Ces sites témoignent d’un moment clé de l’expansion du Royaume de France et d’un échange d’influences déterminant à l’échelle culturelle", souligne David Maso, chargé de mission auprès de l’AMPM. Sur les 21 forteresses construites à l’époque, seules les huit retenues dans le dossier ont conservé une intégrité remarquable, préservée selon les principes de restauration modernes.
Les forteresses royales du Languedoc incarnent une authenticité prisée des visiteurs. Celle d’un patrimoine vivant, niché dans des paysages spectaculaires, témoin d’un pan fondamental de l’histoire de France.
Un levier touristique et économique
Au-delà de la reconnaissance culturelle, le classement à l’Unesco pourrait en effet devenir un puissant levier de développement touristique. "Une inscription apporterait une visibilité mondiale à ces sites et à tout le territoire environnant", note Didier Aldebert, président de l’Agence de développement touristique de l’Aude. Et de prendre pour exemple Albi, dont la fréquentation a bondi de 30 % après son inscription.
Vers une reconnaissance mondiale en 2026
Engagé depuis plus de dix ans, le projet atteindra donc un étape cruciale en 2026, date à laquelle l’Unesco rendra son verdict, après que la France a présenté officiellement le dossier en janvier 2025. Et la présidente du Département Hélène Sandragné de se souvenir déjà de ce jour, "gravé comme une immense fierté pour notre territoire".