Photographe humaniste

Arno Brignon
Le photographe toulousain participe à la quatrième édition du festival Fictions documentaires, dédié à la photographie sociale, qui se tiendra à Carcassonne du 13 novembre au 13 décembre. Il expose aux Archives départementales la restitution de sa résidence au GRAPh.

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Arno Brignon est un photographe au parcours atypique. Né en 1976 à Paris dans une famille originaire de Castres, il est d’abord éducateur de rue avant d’intégrer l’ETPA, une école de photographie toulousaine, où il reçoit le grand prix du jury en 2010. Il quitte alors son métier d’éducateur pour
se consacrer entièrement à l’image. « J’étais éducateur parce que j’ai toujours aimé rencontrer les gens, tels qu’ils sont, et j’ai poursuivi mon intérêt pour le social dans la photographie. » En même temps que la photographie s’immisce dans sa vie, Arno découvre la paternité et la combine à son travail. « Je fais très peu de séparation entre ma vie privée et ma vie de photographe. Mon intimité sera toujours une inspiration pour mon travail photographique. » À la naissance de sa fille en 2009, il démarre la série Joséphine, sur la famille et la place du père à travers la photographie, livrant une série très personnelle, intimiste et sensible.

J’ai toujours aimé rencontrer les gens, tels qu’ils sont

La résidence Familles croisées, présentée au festival Fictions documentaires de Carcassonne cet automne, est aussi une histoire de « famille ». De Lectoure, dans le Gers, à Carcassonne, Arno Brignon a coordonné une oeuvre photographique collective : la création d’un album de famille fictif, destiné à favoriser le partage et le décloisonnement social. Y ont participé à Carcassonne
des femmes gitanes, des photographes malvoyants et des personnes sans domicile fi xe. Du côté du Gers, des salariés d’une exploitation maraîchère à vocation d’insertion ont collaboré à ce projet. L’expérience acquise dans son ancien métier a permis à Arno Brignon de faire travailler chacun des groupes ensemble sur ce projet. « Connaître le monde médico-social et ses codes est très facilitant. » Pour sa prochaine résidence, Arno Brignon s’intéressera à l’environnement. Avec cet espoir : « En cette période instable pour la culture, il faut espérer que vivre des arts puisse encore être possible. »

> Plus d'infos sur www.graph-cmi.org