L’inclusion, son cheval de bataille

Manon Garcia
Conseillère technique fédérale au sein du Comité départemental de sport adapté de l’Aude, Manon Garcia travaille en étroite collaboration avec des partenaires institutionnels et associatifs pour promouvoir l’inclusion par le sport.

Publié le

En quoi consiste votre mission au Comité départemental de sport adapté de l’Aude ?
En tant que conseillère technique, j’ai pour mission principale de développer sur l’ensemble du département audois l’accessibilité à la pratique sportive, qu’elle soit de loisir ou de compétition, pour toutes les personnes ayant un handicap mental, psychique ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). 

Vous oeuvrez au développement de l’accès au sport pour les personnes en situation de handicap mental ou psychique, quels sont vos plus grands défis ? 

Différents éléments rendent complexe l’accessibilité à la pratique sportive auprès de notre public. L’Aude est un département rural avec de nombreux villages éloignés des structures proposant du sport adapté. Il en découle des difficultés pour les personnes en situation de handicap pour se rendre dans une association sportive par leurs propres moyens. Il faut également prendre en compte un faible maillage associatif sur un département assez étendu. De fait, notre défi principal est d’aider un maximum d’associations à ouvrir des sections parasport et d’encourager les structures à accompagner les sportifs sur les rencontres de sport adapté. 

Comment collaborez-vous avec les clubs sportifs pour favoriser une inclusion durable ? 
Le Comité départemental de l’Aude s’est impliqué dans le dispositif « Club inclusif », émanant du Comité paralympique et sportif français et soutenu par le Département de l’Aude, afin de sensibiliser et former les clubs ciblés à l’accueil des personnes en situation de handicap mental, psychique ou atteintes de troubles du spectre de l’autisme. Au-delà de ces douze clubs, nous nouons de forts partenariats avec d’autres comités sportifs, comme ceux de la randonnée, de la pelote basque ou du tennis de table. 

Et avec les associations ou les institutions ? 
Nous travaillons régulièrement avec des associations nous ayant proposé des séances adaptées à l’instar du club d’escrime chaurien, du Fit fight club de Narbonne, de Montréal rando ou Rand’Aude. Au niveau institutionnel, nous avons la chance également d’avoir des bénévoles impliqués, dont la grande majorité sont les éducateurs sportifs des établissements spécialisés. Grâce à eux, nous accueillons environ 80 jeunes d’IME tous les mercredis sur différents sites du département. Pour les adultes, nous proposons deux rencontres sportives par mois. Le calendrier est envoyé à de nombreuses associations telles que l’Ussap, l’Afdaim, l’Apajh… 

Les Jeux paralympiques de 2024 ont-ils suscité un intérêt accru pour le sport adapté dans le département ? 
Ils ont bien entendu eu une résonance au sein de notre organisation sportive avec notamment une médaille d’argent remportée par Gloria Agblemagnon au lancer de poids. Cependant, si ces exploits ont réchauffé le coeur de la communauté parasport, on observe toujours un manque d’engouement de la part du grand public. 

Quels événements contribuent à faire rayonner le sport adapté dans l’Aude ? 
Tous les projets nous tiennent à coeur. Mais, pour n’en citer que quelques-uns, je dirais la Journée nationale des activités motrices qui s’est tenue le 5 juin dernier à Pezens, avec 40 sportifs accueillis autour de la thématique « Supers-héros, à chacun son pouvoir ». Le 4 juillet, nous avons également organisé une journée nautique, en collaboration avec le Comité départemental handisport et le club de voile Port- Mahon Sigean Wind Club. L’occasion de regrouper l’ensemble des sportifs du parasport pour clôturer ensemble la saison autour d’une activité conviviale et adaptée. Nous n’oublierons pas bien entendu les compétiteurs qui nous ont ramené des médailles en compétitions régionales ou nationales (ski, lutte, cross).