Globe-trotteurs de l'écologie

Portraits 1

Bruno Lécubain et ses élèves
Professeur de technologie au collège Joseph-Anglade, à Lézignan-Corbières, Bruno Lécubain porte un beau projet d’échange européen autour des transports écologiques. Avec les 30 élèves de son club éco-mobilité Erasmus, ils ont reçu des collégiens hollandais et norvégiens et iront à leur tour dans leurs pays. Objectif : faire avancer la cause écologique et montrer l’efficacité de nouveaux modes de déplacements doux.

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Pourquoi avoir créé le club Erasmus autour des mobilités douces au collège Joseph-Anglade ?
Bruno Lécubain. Je suis professeur de technologie depuis 22 ans et j’adore les voyages. Je suis sensible aux questions d’environnement et de modes de déplacement. Résidant à Carcassonne, je me déplace d’ailleurs à vélo et en train pour venir au collège à Lézignan-Corbières. C’est ainsi qu’est née l’idée du club éco-mobilité en 2009. Nous avons d’abord fabriqué une première voiture à énergie solaire
présentée au concours à la Cité des Sciences, à Paris. Depuis, les élèves du club présentent à d’autres
jeunes les véhicules à mobilité douce comme le tricycle solaire e-care, le vélo, la trottinette ou la mono-roue électrique, l’overboard, le Segway ou la draisienne électrique. Et grâce à Erasmus, nous pouvons
concrétiser des échanges pour 60 € par semaine et par élève.


Pour la planète, il faut changer nos habitudes en profondeur.

Que vous apporte le club et quelles sont vos actions ?
Lucas Serre, élève de 3e. Nous intervenons souvent dans des salons ou dans d’autres établissement
comme le lycée Jules-Fil, à Carcassonne, récemment. Nous présentons un diaporama sur le recyclage des batteries des nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI). Nous faisons découvrir chaque véhicule et nous proposons des démonstrations. Au club, des élèves de toutes les classes se retrouvent pour étudier le fonctionnement de ces véhicules. Nous réparons des engins, nous en assemblons certains comme le tricycle « e-care ».

Qu’avez-vous appris en intégrant le club Erasmus ?
Aurélien Peres, élève de 3e. Grâce au club et à monsieur Lécubain, j’ai vraiment pris conscience de
ce qu’il fallait faire pour la planète au travers d’actions concrètes, comme le tri ou en privilégiant les parcours à pied ou à vélo. Nous en avons parlé au sein de ma famille. Avant, on laissait souvent les lumières allumées ou il nous arrivait de gaspiller de l’eau. Ce n’est plus le cas maintenant. J’étais venu au départ pour passer le brevet d’initiation aéronautique – nous avons un simulateur – et je suis resté.
Vous avez reçu 15 élèves hollandais et 15 norvégiens.

Que retenez-vous de cet échange ?
Alexandre Murillo, élève de 4e. Nous avons pu constater qu’ils se comportent différemment de nous.
Chez les Hollandais, il y a plus de vélos que d’habitants ! Ils polluent moins que nous, c’est sûr.
En Norvège, ils vont même au collège à ski ou en raquettes. Et puis, ils n’embrassent pas (sourire).

Vous qui êtes sensibles aux questions d’environnement, êtes-vous inquiets pour l’avenir de la planète ?
Dimitri Boix, élève de 3e. Nous voyons bien que des efforts sont faits, mais que c’est insuffisant. Tous
les jours, les informations annoncent des mauvaises nouvelles. Cela fait un peu peur. Pour la planète, il faut changer nos habitudes en profondeur. Le risque, c’est qu’il n’y ait pas une prise de conscience suffisante. À notre niveau, nous essayons de sensibiliser sur d’autres façons de circuler, notamment avec les nouveaux véhicules électriques individuels. Et nous plaidons pour laisser la voiture pour les petits trajets.

PROJET ERASMUS
« LA JEUNESSE EUROPÉENNE POUR UN FUTUR PLUS ÉCOLOGIQUE »
Grâce au club éco-mobilité Erasmus, 30 élèves lézignanais ont reçu en mars dernier, avant le confinement, leurs homologues hollandais et norvégiens pour échanger sur la thématique « La jeunesse européenne pour un futur écologique ». Ce projet Erasmus permet aux élèves de découvrir un pays, une culture et d’améliorer leur connaissance de l’anglais. Ils réalisent une enquête sur les pratiques de chacun et font la promotion de la mobilité douce. Le projet vise aussi à changer les comportements pour développer des transports plus verts et à convaincre les responsables locaux d’agir à leur échelle. En 2021, ce sera au tour des jeunes Audois·es de rendre visite à
leurs homologues en Norvège et aux Pays-Bas.