Ukraine : Aude et Tarn en soutien à un département roumain

"Cohérent et nécessaire". C'est en ces termes que la présidente du Département, Hélène Sandragné a justifié la participation de l'Aude à un "dispositif inédit". Vendredi 25 mai, la présidente du Département Hélène Sandragné et André Viola, conseiller départemental délégué à l’Europe et à l’international - et président de la CEPLI (*) - avaient en effet établi un premier contact avec les autorités d'un département roumain dans le cadre de la mise en place d’un partenariat d’appui aux Judets roumains (l’équivalent des Départements français) pour l’accueil et le secours aux réfugiés d’Ukraine. Il s'est confirmé ce vendredi 1er avril, avec l'annonce du départ prochain d'un convoi humanitaire depuis la France. 

Cette coopération européenne en direction des populations d'Ukraine accueillies en Roumanie réunit, côté français, les départements de l’Aude et du Tarn et les Protections civiles locales. Elle a pour objectif de venir en aide au Judet (l'équivalent d'un Département) de Maramures, territoire situé au Nord-Ouest du pays et frontalier de l’Ukraine. Son président Ionel Ovidiu Bogdan a expliqué la situation très tendue dans laquelle se trouve aujourd'hui son département, peuplé de 460 000 habitants, et qui doit faire face à l'afflux de réfugiés. Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, plus de 535 000 personnes fuyant le conflit en Ukraine ont déjà passé la frontière roumaine depuis un mois...

Sur place, le Judet de Maramures gère un centre de l’Unicef "Blue Dot" (point bleu) posté à la frontière, afin d’apporter sécurité, stabilité et conseils aux familles fuyant la guerre en Ukraine. Les bénévoles de ce centre peuvent également offrir un appui psychologique, des premiers soins en matière d'hygiène, de santé et de nutrition, des conseils juridiques de base, des services d'orientation en cas de violence ou de problèmes de santé.

"En tant que président d’une structure européenne représentant les départements et au contact de mes homologues roumains très impliqués dans cette structure, j’ai considéré comme prioritaire ce rapprochement, a pour sa part expliqué André Viola. Nous parlons ainsi à un même niveau de collectivité, il y a donc logiquement des ponts à faire pour un travail concret dans l’urgence, mais très certainement aussi au long court, dans la perspective de l’accueil des familles et enfants ukrainiens."

Un premier convoi qui appellera d'autres actions

Dans un premier temps, les participants français souhaitent monter plusieurs convois humanitaires à destination de Maramures afin d’appuyer l’action du Judet auprès des personnes qui demeurent en Ukraine, et de celles qui se sont réfugiées sur la frontière. Un premier convoi humanitaire doit partir début avril vers la Roumanie, jusqu’aux postes frontières avec l’Ukraine où sont implantés les centres d’accueil pour les familles de réfugiés.

"La Protection civile, rompue aux missions humanitaires à l’étranger, le plus souvent sur d’autres continents, se devait d’être mobilisée et réagir rapidement compte tenu de la proximité de la situation d’urgence", a réagi Alain Lascombes, vice-président national de la Protection civile.

Les Départements du Tarn et de l’Aude, appuyés par les Protections civiles locales, ont mobilisé les moyens suivants pour ce premier convoi :

• 39 palettes de soins et d'hygiène
• 27 palettes de produits médicaux
• 25 lits médicalisés
• 11 palettes de vêtements
• 6 palettes pour soins infantiles et aliments pour bébé
• 10 palettes de nourriture
• 2 palettes de brancard US
• Logistique :  17 palettes

"Avec l’aide de nos Protections civiles respectives et grâce à la grande générosité des Audois et des Tarnais, cette coopération interdépartementale renforce nos actions de solidarité et en appellera d’autres à venir pour soutenir le peuple ukrainien", s'est félicité le président du Département du Tarn, Christophe Ramond. Et Hélène Sandragné de confirmer les propos de son homologue : "Il s’agit d’une première action, de nature matérielle pour répondre à l’urgence de la situation, mais nous devons d’ores et déjà nous projeter et envisager de mobiliser nos compétences et savoir-faire qui nous portent vers l’accompagnement des publics en souffrance. En particulier en direction des mères de famille et des enfants, les formes d’appui aux solidarités humaines sont à étudier, à anticiper."

(*) Confédération Européenne des Pouvoirs Locaux Intermédiaires, réseau européen des associations nationales représentant les Départements et leurs homologues en Europe, avec l’appui du Comité européen des régions