Toujours faire payer les mêmes sans jamais s’attaquer aux véritables causes !
Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude, réagit aux annonces budgétaires du gouvernement de François Bayrou.
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"Au-delà de l’étude des mesures plus ou moins précises qu’il a annoncées, le premier ministre François Bayrou s’est livré à un exercice adoré par les différents gouvernements des présidences de Macron : ne jamais rien reconnaître de ses erreurs et s’enliser dans la même politique, celle qui conduit à la catastrophe.
Albert Einstein analysait cela de manière bien plus pertinente que je ne saurais le faire : "La folie, c’est de toujours faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent".
Nous ne souffrons pas d’une dérive des dépenses publiques mais d’une chute des recettes.
La situation financière dans laquelle nous nous trouvons a été créée par une politique de l’offre qui a consisté à baisser les impôts et autres prélèvements afin d’espérer un ruissellement économique qui profiterait à tous. Bilan : une dette qui s’alourdit, un déficit qui explose ! Nous ne souffrons pas d’une dérive des dépenses publiques mais d’une chute des recettes.
Mais au lieu de revoir la copie, au lieu de s’intéresser aux plus de 210 milliards d’euros annuels d’aides aux entreprises, d’y faire le tri entre celles qui accompagnent les TPE, PME et ETI qui ont indéniablement besoin de l’aide de l’Etat et les groupes du CAC 40 dont les actionnaires voient dans la même période leurs dividendes s’envoler, le gouvernement tape toujours sur les mêmes : les ménages, et principalement ceux avec les plus faibles revenus : "année blanche" sur les prestations sociales, déremboursement des médicaments et coups portés à la protection sociale, augmentation du temps de travail de tous les salariés (par la suppression de deux jours fériés), etc.
Ce n’est absolument pas un "moment de vérité" comme il se plait à le dire mais une fuite en avant, loin d’être à la hauteur des enjeux."
Bien sûr, il est nécessaire d’enrayer l’endettement de la France, il faut restreindre le déficit public et des économies peuvent être recherchées dans les politiques publiques. Mais ce n’est pas en faisant porter le poids sur le service public local (par des coupes drastiques dans les budgets des collectivités) qui pallie déjà le retrait du service public de l’Etat, ce n’est pas en étranglant les couches moyennes et populaires, que l’on y arrivera.
Des propositions sont sur la table mais ne sont jamais réellement débattues, comme la taxe Zucman (impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros). Des analyses d’économistes démontrant que le plan de 44 milliards d’économies produira l’effet inverse de celui escompté, sont totalement ignorées. Ce que nous a offert le gouvernement Bayrou n’est en rien courageux : les mesures sont diffuses et d’une grande imprécision notamment la contribution de solidarité sur les plus grandes fortunes. Ce n’est absolument pas un "moment de vérité" comme il se plait à le dire mais une fuite en avant, loin d’être à la hauteur des enjeux."