Vote d'une motion pour des mesures alternatives contre la dermatose nodulaire
Réunis en session, ce jeudi 18 décembre, les élus départementaux ont voté une motion pour demander au gouvernement l'arrêt de l'abattage systématique des troupeaux en cas de contamination à la dermatose nodulaire de l'un des bovins du cheptel. "D'autres alternatives sont possibles", estime l'assemblée.
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Dermatose nodulaire : étudier toutes les solutions alternatives
Alors que la contestation agricole se fait entendre dans différents territoires français, dont l'Aude, les élus départementaux ont pris une nouvelle fois position en faveur de mesures alternatives à l'abattage systématique des troupeaux de bovins en cas de contamination à la dermatose nodulaire. Après un premier courrier envoyé le 23 octobre dernier au préfet de l'Aude par Hélène Sandragné, l'assemblée réunie en session ce jeudi 18 décembre a voté une motion à l'attention du gouvernement. Les conseillers demandent le recours à des alternatives, en plus de la vaccination généralisée des troupeaux. Voici le texte dans son intégralité.
Le département de l’Aude se positionne contre l’abattage systématique des foyers infectieux comme solution unique de lutte contre l’épizootie de DNC en Occitanie. Il demande au gouvernement d’étudier toutes les solutions alternatives.
Un premier courrier au préfet, le 23 octobre
Le 23 octobre dernier, inquiet des conséquences désastreuses pour la filière élevage si l’épizootie de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) apparue dans les Pyrénées-Orientales prenait de l’ampleur et atteignait l’Aude, le conseil départemental a adressé un courrier à M. le Préfet de l’Aude pour le sensibiliser à l’urgence de vacciner les animaux en estive afin qu’ils puissent être rapatriés dans les meilleurs délais vers les exploitations.
Le laboratoire départemental d'analyses de l'Aude en soutien pour lutter contre la dermatose
Nous lui suggérions également d’étudier avec la plus grande attention la demande portée par la profession d’une vaccination générale du cheptel afin de le protéger au plus tôt d’un risque de contagion qui pouvait, et peut encore, mettre en péril de nombreuses exploitations audoises.
Le mode d'élevage extensif, spécificité audoise qui suscite des inquiétudes face à l'abattage massif, inadapté
Elles pratiquent pour la plupart un mode de conduite extensif de races locales à faible effectif. C’est une spécificité propre à notre territoire qui dans le contexte actuel inquiétait les élus départementaux comme de nombreux éleveurs potentiellement soumis au risque d’un dépeuplement systématique et total de leurs troupeaux.
Depuis, la maladie a progressé, et un premier foyer est apparu dans l’Ariège, puis dans le département de l’Aude.
Nous y voyons le signe que la stratégie qui a pu fonctionner dans d’autres départements n’offre pas sur nos territoires toutes les garanties de succès.
Si la vaccination massive des animaux sur plusieurs départements d’Occitanie et du Sud-ouest, décidée le 11 décembre dernier, répond avec retard, à une demande légitime qui aurait pu nous éviter bien des drames humains, et très certainement une crise agricole qui couvait à bas bruit, nous regrettons que le gouvernement ait attendu autant de temps avant suivre cette proposition de bon sens.
Des alternatives doivent être étudiées
Face à l’urgence, nous demandons une fois encore au gouvernement d’assumer ses responsabilités.
Elles passent par :
La vaccination en urgence de tous les animaux de la zone
Un contrôle strict des déplacements jusqu’à l’obtention de l’immunité collective
Entendre les représentants de l’agriculture de nos territoires et d’examiner les alternatives au dépeuplement intégral des cheptels en zone vaccinale
Débloquer une enveloppe de soutien aux exploitations à la hauteur des enjeux pour l’ensemble des éleveurs touchés par les restrictions, et non aux seuls agriculteurs soumis au dépeuplement
Porter au niveau national et européen une réflexion sur l’évolution nécessaire du cadre réglementaire encadrant le commerce et la lutte contre les maladies des animaux de rente
Un dialogue nécessaire avec toutes les parties
Par ailleurs, malgré les manifestations et occupations de routes qui s’amplifient dans tout le Sud-ouest ces derniers jours, nous croyons nécessaire de maintenir un dialogue constant avec toutes les parties. Quel que soit le cadre des échanges, État, experts scientifiques, représentants de la profession et collectivités doivent s’écouter et continuer à mobiliser tous les moyens à leur disposition pour trouver une issue rapide à cette crise qui ne profite à personne.
C’est pour cette raison que nous réitérons ce jour la proposition d’appuyer les moyens de lutte et de dépistage de la DNC par le concours du LDA de l’Aude.
L’élevage audois, par le concours et les services qu’il apporte au territoire, à notre environnement et à notre économie agricole et touristique est unanimement reconnu comme porteur d’un modèle vertueux. Le conseil départemental continuera à travailler avec tous pour lui garantir un avenir.