Aménagement du territoire, Transition écologique

Le prix de l'innovation pour "La force de renaître"

Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l'Aude aux Assises des Départements de France
Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l'Aude aux Assises des Départements de France.

Le Département de l'Aude a reçu, lors des Assises des Départements qui se tiennent ce jeudi 13 novembre à Albi, le Prix de l'innovation dans la catégorie "Une chance pour les territoires" pour son plan d'habitabilité et de résilience pour les Corbières, "La force de renaître". La récompense vient saluer le caractère novateur mais aussi exportable à d'autres territoires de ce dispositif, pensé au lendemain du méga feu et qui répond notamment à la nécessaire adaptation des paysages au changement climatique.

Publié le

"La force de renaître" reconnue "meilleure initiative de politique publique"

"Je reçois ce prix au nom des Audoises et des Audois. Je veux aussi remercier tous les Départements et leurs services d’incendie et de secours qui sont venus nous aider. Quand on se retrouve confronté à une telle catastrophe, on se dit qu’on ne peut pas baisser les bras et regarder le territoire mourir. Donc on se relève et on agit." Alors qu'elle participait aux Assises des Départements de France à Albi, ce jeudi 13 novembre, la présidente du conseil départemental Hélène Sandragné a reçu, pour le compte de la collectivité, le Prix de l'innovation dans la catégorie "Une chance pour les territoires" (solidarités territoriales / aménagement du territoire). Parmi les 19 projets en compétition, le plan d'habitabilité et de résilience pour les Corbières, "La force de renaître" a été reconnu "meilleure initiative de politique publique". Son caractère novateur, mais aussi exportable à d'autres territoires, a convaincu le jury.

Pour être primé, le dispositif devait :

  • être déclinable dans d'autres départements
  • avoir des modalités éprouvées de financement
  • mettre en valeur la pertinence de l'échelon départemental pour son déploiement

Il faut commencer à faire de ces territoires exposés aux risques climatiques et aux incendies des territoires d'exception. Il faut les modéliser. Ce qu'on fera chez nous, demain, on pourra le faire ailleurs."

Quelques minutes plus tôt dans la matinée, la présidente du Département avait été invitée à participer à une table-ronde intitulée "Agriculture et viticulture au cœur de notre héritage et de notre avenir". Elle y avait partagé l'expérience vécue lors du méga feu, et les enseignements que l'on en avait tirés. Notamment le lien qui a pu être fait entre l'arrachage des vignes et la progression fulgurante de l'incendie. "Il faut que ce feu soit le détonateur d'une prise de conscience. Il est venu nous montrer ce qu'il se passe quand l'agriculture recule." Et d'évoquer les vignes qui, durant des siècles, ont façonné le paysage audois et qui sont aujourd'hui disparaissent alors que la viticulture subit une crise économique autant que le changement climatique. "Là où nous avions des vignes, aujourd'hui nous avons des friches et quand on a des friches, le feu dévore tout", a témoigné Hélène Sandragné, avant d'interpeller le ministre de la Ruralité Michel Fournier, présent sur scène : "Si on ne prend pas ce sujet à bras le corps, ce sont des territoires qui vont disparaître. Car aujourd'hui, la question qui nous est posée est celle de l'habitabilité : Comment fait-on pour y vivre ? (...) Il faut commencer à faire de ces territoires exposés aux risques climatiques et aux incendies des territoires d'exception. Il faut les modéliser. Ce qu'on fera chez nous, demain, on pourra le faire ailleurs."

Les agriculteurs et les viticulteurs, ce sont d'abord des protecteurs de l'environnement.

Le plan de résilience et d'habitabilité pour les Corbières va engager le Département et la Région Occitanie, chacun à hauteur de 10 millions d'euros, mais il implique aussi la nécessaire collaboration de l'Etat, des collectivités locales, du tissu associatif, des structures d'aménagement du territoire. Et des hommes et femmes qui travaillent la terre. "Les agriculteurs et les viticulteurs, ce sont d'abord des protecteurs de l'environnement. Il faut que l'Etat vienne nous soutenir dans cette vision de ces territoires, qui pensent qu'ils sont un "plus" et non pas une charge. Il faut que ce rôle soit gratifié à la hauteur de ce qu'ils font."

Le plan d'habitabilité et de résilience pour les Corbières, "une chance pour les territoires"