Je découvre la faune de l’Aude

L’Aude rassemble plus de 300 espèces animales d’intérêt patrimonial et abrite le plus grand nombre d’oiseaux nicheurs en France, avec plus de 200 espèces recensées.

Parmi la trentaine d’espèces de rapaces qui peuplent l’Aude, les vautours bénéficient d’une protection particulière et constituent sans doute l’une des catégories les plus fascinantes. À la différence des autres rapaces, le vautour n’est pas un prédateur à proprement dit, mais un nécrophage, qui s’alimente de cadavres d’animaux. Le plus visible de tous est le vautour fauve, un planeur d’exception en forte progression sur l’ensemble des Pyrénées. Ses larges ailes, sa queue très courte, son corps brun, sa tête claire et son long cou entouré d’une collerette en duvet blanc le rendent facilement identifiable. Le vautour percnoptère se distingue quant à lui par son plumage noir et blanc et sa tête fine, souvent ébouriffée, à la face jaune or. Il est migrateur et passe l’hiver en Afrique. Comptant au rang des plus grands vautours d’Europe, le gypaète barbu est aussi l’un des plus rares et des plus menacés. Il est reconnaissable à son poitrail orange, son œil cerclé de rouge et sa petite barbiche de plumes. Son régime alimentaire très spécifique, à base d’os brisés qu’il laisse tomber en vol, lui vaut le surnom de « casseur d’os ».

L’observatoire des vautours de Bugarach compte parmi les meilleurs spots pour admirer les rapaces, mais vous pourrez aussi les apercevoir planant au-dessus des falaises de Ginoles, autour de Quillan, dans les gorges de la Pierre-Lys et au dessus des nombreux pâturages de la Haute-Vallée de l’Aude. N’oubliez pas jumelles !

Les chauves-souris, ou chiroptères, sont de petits mammifères volants nocturnes souvent injustement mal aimés. Et pourtant, elles sont aussi exceptionnelles qu’utiles ! Partant chasser dès la tombée du jour, elles peuvent consommer jusqu’à 3 000 insectes par nuit, servant ainsi de régulateur efficace contre les insectes indésirables, comme les moustiques et les ravageurs des cultures. Contrairement aux idées reçues, les chiroptères ne voient pas dans le noir, mais émettent des ultrasons par la bouche ou le nez puis réceptionnent l’écho grâce à leurs oreilles. Ce système, appelé écholocation, leur permet de cartographier ce qui les entoure et de repérer leurs minuscules proies. 27 espèces ont été identifiées dans l’Aude, parmi les 34 présentes en France métropolitaine, on vient d’apprendre que la France compte 35 espèces et une grande partie est protégée en raison de la diminution des effectifs. C’est le cas notamment du minioptère de Schreibers, capable de former des « essaims » de plusieurs milliers d’individus dans les grottes, et du murin de Capaccini, typiquement méditerranéen, qui fréquente les cours d’eau et les vastes étendues d’eau calme pour chasser les insectes. Le département de l’Aude possède des gîtes nombreux et variés pour assurer leur reproduction, tels que grottes, greniers, arbres morts, etc., et même les anciennes mines des Corbières dont l'exploitation a cessé depuis plus de 70 ans. Un remarquable patrimoine naturel, de réputation nationale voire internationale, qui ne pourra perdurer que si l’on respecte ces animaux fragiles et que l’on préserve leur habitat.

Anciennement connu sous le nom d’euprocte des Pyrénées, ce discret amphibien de la famille des salamandridae est endémique du massif pyrénéen. Il est présent entre 300 m et 2 500 m d’altitude, dans les cours d’eau et lacs de montagne, mais aussi dans les tourbières et les rivières souterraines. Reconnaissable à sa tête large et aplatie, ses griffes noires, sa peau rugueuse, sa queue robuste et sa bande ventrale jaune orangée, il mesure de 10 à 17 cm à l’état adulte et vit environ 20 ans, qu’il passe principalement dans l’eau. Particulièrement sensible à la température extérieure, il hiberne quand il fait trop froid et estive en cas de forte chaleur. Menacée entre autres par la modification des cours d’eau et l’introduction de poissons pour la pêche, l’espèce est protégée

Le desman est un petit mammifère aquatique discret, endémique de la chaîne des Pyrénées, et qui fréquente notamment tout le bassin versant de l’Aude au dessus de Quillan, dans la Haute Vallée. Il mesure environ 25 cm de long, possède un pelage dense et lustré, une longue queue, des pattes palmées, et se distingue par une trompe flexible qui lui vaut son surnom de « rat trompette » et qui lui sert à chasser les larves dans le fond des cours d’eau. Très sensible au dérangement et à la pollution des eaux, le desman fait l’objet d’un plan national d’action porté dans le département par la fédération Aude Claire.

Parmi la trentaine d’espèces de reptiles présents dans l’Aude, voici un hôte impressionnant ! Le lézard ocellé est le plus grand lézard d’Europe, avec une taille variant généralement de 40 à 60 cm, mais pouvant atteindre jusque 90 cm ! Animal à sang froid, il a besoin de chaleur pour se nourrir et se reproduire, et se plaît donc au soleil. En revanche, il nécessite un abri pour se protéger en cas de grosse chaleur, de danger ou lors de son hibernation. Problème : il ne sait pas creuser ! Il va ainsi fréquenter des abris déjà existants tels que les terriers de lapin, les souches d’arbres, les tas de pierres ou les buissons épais. La vulnérabilité de son habitat fait de lui l’une sept espèces de reptiles menacées d’extinction en France et lui vaut sa protection sur tout le territoire national. 

Bien présent sur l’est du territoire audois et à basse altitude, le lézard ocellé affectionne plus particulièrement les terrains secs et broussailleux, les garrigues peu boisées, les oliveraies et amanderaies, les pentes rocheuses et les bords de vignes.

Top 5 des hauts lieux d’observation de la faune dans l’Aude

  • Les espaces naturels sensibles du département
  • Les lagunes et étangs du littoral
  • Les observatoires ornithologiques : Roc de Conilhac à Gruissan, observatoire des vautours à Bugarach, observatoire des oiseaux au domaine du Grand Castelou à Narbonne
  • Les garrigues dans les Corbières
  • Les prairies d’alpage et les tourbières des Pyrénées audoises

Attention, la faune audoise est très fragile. De nombreuses espèces sont rares, en danger, voire menacées de disparition. Aidez-nous à assurer leur protection. Si vous les croisez en chemin, ne tentez pas de les approcher et encore moins de les toucher. Emportez plutôt vos jumelles et consultez nos recommandations pour le respect de la biodiversité.

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