Santé, Département

2,5 M€ pour améliorer l'accès aux soins des Audois·es

SESSION CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L'aude
© Département de l'Aude

Le conseil départemental de l'Aude a voté, ce jeudi 4 mars en session, le lancement d'un plan départemental d'amélioration de l'accès aux soins. 2,5 millions d'euros vont être consacrés à différentes actions afin de chaque Audois·e, quel que soit le territoire où il se trouve, puisse facilement avoir recours à un professionnel de santé.

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37% des Audois·es renoncent aux soins

37% des Audois·es, aujourd'hui, renoncent aux soins. "La compétence santé n'est pas une compétence départementale. Pour autant, la nécessité nous l'a imposé. C'est un problème qui concerne les Audoises et les Audois, donc, forcément, c'est un problème dont nous devions nous emparer." Fruit, donc, d'une "volonté politique forte" ainsi que l'a rappelé la présidente du Département, le plan départemental d'amélioration de l'accès aux soins soumis au vote de l'assemblée, ce jeudi en session, a été construit en concertation avec tous les acteurs - professionnels de santé, institutions, collectivités - et en réponse à une étude approfondie des besoins de chaque territoire audois. Objectif : réduire les disparités et pallier les manques, de sorte que le recours à un médecin soit facilité pour tous.

Investir encore plus loin que les mesures déjà prises

Absence de spécialités, mauvaise répartition des compétences et de l'offre à l'échelle du département, nombre de médecins généralistes en baisse depuis 2014, 120 départs à la retraite prévus dans les 5 ans à venir : le constat imposait d'aller plus loin encore que les mesures déjà prises. Depuis quelques années en effet, le Département investit dans la construction de maisons pluridisciplinaires de santé, la consultation itinérante avec le bus de la protection maternelle infantile (PMI), et l'octroi d'aides aux étudiants en médecine. Il a aussi été le premier Département à lancer un schéma d'accessibilité aux services publics.

Le plan départemental d'amélioration de l'accès aux soins, qui bénéficiera d'une enveloppe de 2,5 M€ sur 5 ans (2021-2025), s'articulera donc autour de trois axes : 

  • Augmenter les capacités de soins d'un territoire en favorisant l'installation de médecins généralistes et spécialistes avec l'octroi d'une aide financière de 10 000 € pour l'achat de matériel. Egalement, aide à la création d'un cabinet secondaire à hauteur de 5 000 €. Extensions des aides à la pierre jusque-là réservées aux maisons pluridisciplinaires de santé, aux centres de santé. Enfin, soutien à la formation en maintenant l'aide au transport et au logement aux internes en médecine générale et élargissement aux chirurgiens dentistes internes (200 € par mois pour le logement, 400 € par an pour le transport). Bourse d'étude de 1000 € pour les étudiants en stage en médecine générale dans l'Aude.  Aide financière également à hauteur de 6000 € pour la formation des infirmières en pratique avancée. "Elles constituent le maillon entre l'infirmière et le médecin qui permet d'améliorer la qualité des soins et de libérer du temps médical."
  • Faciliter l'accession des Audois·es à toutes les compétences de soins via la téléconsultation. "On ne parle pas de remplacer la consultation traditionnelle, mais seulement de permettre la possibilité d'avoir recours à ce système", a précisé la présidente du Département. Des télécabines pourront ainsi être installées dans certaines communes, en collaboration avec les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI), et des chariots de téléconsultation assistée mis à disposition des professionnels.
  • Organiser le transport des Audoises et des Audois vers les professionnels de santé. Une plateforme de mobilité est actuellement à l'étude. "Elle intègrera des solutions solidaires afin de permettre aux personnes  de se déplacer vers les soins". Région Occitanie et intercommunalités seront des partenaires privilégiés dans ce projet.

La présidente a enfin rappelé l'indispensable coopération de tous les acteurs dans la réussite et le maintien de la pertinence du plan d'amélioration de l'accès aux soins.  "L'organisation de la ressource doit être pensée et organisée à l'échelle d'un territoire, dans le cadre d'un partenariat, donc, et en cohérence avec un zonage de déficit définit par l'Agence régionale de santé (ARS)." Les coopérations vont donc également être renforcées entre la CPAM et la MSA, mais aussi créées avec les Etablissements publics de coopération intercommunales et l'Union régionale des professionnels de santé. "Les actions viendront s'ajouter à l'ensemble des solutions que pourront apporter les professionnels et les territoires."