Autonomie

Les recommandations du CDCA pour soutenir l’aide à domicile

Séverine Mateille, vice-présidente du conseil départemental de l'Aude, en charge de l'autonomie, a présidé la formation plénière du CDCA du 17 décembre. © Département de l'Aude - Stéphanie Limongy

Réuni en formation plénière le vendredi 17 décembre, le conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie de l’Aude a adopté une série de recommandations visant à développer, soutenir et favoriser l’aide à domicile pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. 

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Le maintien à domicile des personnes en situation de handicap et des personnes âgées en perte d’autonomie prend aujourd’hui une importance croissante. Dans l’Aude, les personnes âgées de plus de 60 ans représentent plus de 32,10% de la population et la majorité d’entre elles souhaite vivre le plus longtemps possible dans son lieu de vie habituel. 

Fort de ces constats, le conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie a proposé le vendredi 17 décembre un éventail de recommandations pour développer les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) sur notre territoire, lors d’une formation plénière présidée par Séverine Mateille, vice-présidente du conseil départemental de l’Aude, en charge de l’autonomie. 

Que ces recommandations soient suivies d'effets"

"Ce travail est positif. Il est le résultat de six réunions menées par le CDCA ces derniers mois", s'est réjoui Patrick Cuesta, représentant syndical CGT et vice-président de cette instance en charge des personnes âgées. "Il faut maintenant que ces recommandations soient suivies d'effets et que les financements, d'où qu'ils viennent mais particulièrement de l'Etat, soient à la hauteur des demandes", a-t-il fait valoir à l'issue de la formation plénière.  

Le détail des recommandations 

L’égalité de traitement : Qu’il s’agisse du respect de la dignité, de l’intégrité des personnes, de leur bien-être au quotidien, du respect de leur intimité, de leur sécurité, de la qualité de service ou des aides financières ; dans tous les cas, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées en perte d’autonomie doivent disposer des mêmes droits quel que soit leur choix de vie. Le CDCA considère qu’il ne peut y avoir de différence de traitement.

L’attractivité des métiers : Des efforts conséquents doivent être faits pour rendre les métiers de l’aide à domicile intéressants tout autant pour les personnes non diplômées que pour celles diplômées. Dans cette optique, la revalorisation des salaires et la reconnaissance des qualifications est l’une des conditions essentielles pour favoriser l’attrait des métiers. 

La prise en charge des bénéficiaires : En ce qui concerne l’expression des bénéficiaires et de leurs aidants, le CDCA recommande aux SAAD de mettre en place des modes de consultation et d’échanges sur le modèle des conseils de la vie sociale (CVS) obligatoires pour les établissements et lieux d’accueil de vie.
Par ailleurs, le CDCA est favorable à une uniformisation des dispositifs APA et PCH de manière à ce que les services ménagers soient intégrés dans les deux plans d’aide, permettant une souplesse dans la gestion des heures réalisées par le SAAD.

Le financement : Les plafonds des aides doivent prendre en compte les besoins des bénéficiaires et être revalorisés en conséquence. Parfois, le reste à charge peut conditionner la mise en œuvre effective du plan d’aide par le bénéficiaire. Le CDCA considère que lorsqu’un plan d’aide est saturé, mais que les besoins sont supérieurs, et les ressources insuffisantes, il est du ressort de la solidarité de prendre en charge la différence.

Les aidants : Ils doivent être considérés comme la clé de voûte du maintien à domicile des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Dans l’Aude, 1000 proches aidants de personnes en situation de handicap et 1259 aidants de personnes âgées dépendantes sont identifiés. 70 000 aidants potentiels sont considérés comme des aidants invisibles. Pour le conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie, le repérage des aidants, l’information aux droits, l’accompagnement et la lutte contre les syndromes d’épuisement et l’aide au répit doivent être portés prioritairement dans le cadre des politiques publiques. 

Les accueils séquentiels : Les accueils de jour et l’hébergement temporaire sont des moyens importants de l’aide au répit, sans oublier le rôle qu’ils peuvent jouer pour la stimulation des bénéficiaires. 
Il apparaît que ce dispositif est assez mal connu par les familles, il est donc recommandé de faire un effort particulier pour démultiplier l’information. Les accueils de jour et l’hébergement temporaire doivent être développés sur tous les territoires afin de permettre une véritable prise en charge de l’aide aux aidants.