Agriculture

Le port de pêche de Gruissan tourné vers l'avenir

inauguration du quai de pêche à Gruissan
© Idriss Bigou-Gilles - Département de l'Aude

Le port de pêche de Gruissan vient de faire l'objet d'aménagements et d'agrandissements en vue d'accompagner le développement des activités des professionnels, dont les petits métiers de la pêche. Jeudi, toutes les parties prenantes du projet, dont le Département, étaient réunies pour inaugurer ces nouvelles infrastructures.

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Améliorer les conditions de travail des pêcheurs existants et permettre d'en accueillir de nouveaux

Si la station balnéaire de Gruissan s'apprête à fêter ses 50 ans, un autre visage de la commune, plus ancien lui, vient de bénéficier d'une cure de rajeunissement pour regarder avec ambition vers l'avenir : le port de pêche. Ce jeudi en effet, élus et représentants étaient réunis pour l'inauguration du quai de la pêche et des nouveaux aménagements réalisés ces derniers mois et pour lesquels ont investi l'Europe, l'Etat, le Département, la Région, le Grand Narbonne et l'Association Gruissanaise prof pêche conchyculture (GPPC) - association de pêcheurs, en plus de la commune, à l'initiative du projet.

Les travaux réalisés ont pour objectif d'accompagner le développement des activités des professionnels de la pêche (dont les petits métiers). En réaménageant le hangar principal ainsi qu’un hangar secondaire et en révisant le cloisonnement et les accès, des boxes supplémentaires ont pu être attribués aux nouveaux pêcheurs. Egalement, l’achat de nouvelles cuves à carburant pourront garantir un volume suffisant pour l’usage actuel et à venir, et assurer la sécurité environnementale.

Le projet réalisé participe également au maintien des services maritimes (douanes, gendarmerie, secours en mer, pompiers…) puisque ce poste de ravitaillement en carburant est le seul présent sur place, le plus proche étant à Port-La-Nouvelle ou Agde.

"Je crois, comme vous, à la nécessaire prise en compte de la spécificité de la pêche méditerranéenne", a déclaré Hélène Sandragné, présidente du Département, intervenu en cofinancement dans le cadre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). 

Le moment du faire pour le Département."

A cette occasion, l'élue a évoqué le "moment du faire pour le Département", annonçant une série de mesures récemment prises ou à venir en faveur de la filière pêche : 

  • L'implication de la collectivité dans le futur contrat de filière pêche et pisciculture marine Occitanie 2024-2026 porté par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins Occitanie (CRPMEM). "Si nous avons tous cette même volonté de construire une pêche durable, décarbonée, pourvoyeuse d’emplois et d’économie, autant le faire ensemble, en partenariat", estime la présidente.
  • Le vote, le 15 décembre prochain par le conseil départemental, d'une nouvelle stratégie agricole départementale intégrant pour la première fois la filière pêche. "Une volonté et une reconnaissance qui nous permettront de mettre à disposition des professionnels, en cofinancement, toute une série de mesures d’aides au maintien et au développement d’une activité de pêche raisonnée et durable."
  • L'envoi d'un courrier, cette semaine, à Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer, pour lui dire que dans les négociations qui vont commencer à Bruxelles, "les pêcheurs ne doivent pas se trouver dans la position de payer les excès passés d’une pêche aujourd’hui disparue. Qu’ils ont parfaitement conscience des efforts à faire, qu’ils demandent simplement à être entendus, et que soient mieux considérées les pêches méditerranéennes… Le pluriel est important !"

"Nos pêcheurs, pour la majorité des petits métiers, nos ostréiculteurs, comme les quelques pêcheurs d’anguilles, participent, au-delà de l’économie qu’ils génèrent, au maintien de ce patrimoine culturel unique dans lequel nous nous retrouvons tous, a d'ailleurs rappelé Hélène Sandragné (...) Une réalité qui nous interdit de sacrifier la pêche car quand il n’y aura plus de pêche en Occitanie, d’où viendra le poisson que nous consommerons ? Dans quelles conditions aura-t-il été pêché ? Voudra-t-on d’un poisson issu d’une mer lointaine pêché par des travailleurs exploités ?"