Qualité primeurs
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Que représente pour vous ce titre d’experte internationale en fruits et légumes ?
L’Organisation mondiale de la gastronomie m’a découverte en 2020 lors d’un concours mondial de confitures où je me suis classée 17e. Sa présidente, Carole Le Bagousse, faisait partie du jury. Elle s’est déplacée pour découvrir mon magasin et mon travail avant de me nommer experte en décembre dernier. Ma mission consiste à présenter dans le monde entier le savoir-faire français pour les fruits et légumes. Je vais aussi participer à des formations à Dubaï et Madagascar. Aujourd’hui, je vais pouvoir transmettre mes connaissances.
La transmission, c’est essentiel pour vous ?
En tant que Meilleure ouvrière de France (MOF), je considère comme un devoir de partager son savoir. J’ai formé une vingtaine d’apprentis et 70 % d’entre eux ne pensaient pas poursuivre dans cette voie. Pourtant, beaucoup ont continué, à l’image de Marine Skala qui travaille avec moi depuis son CAP. Je l’ai accompagnée pour son Bac pro, sa deuxième place au concours de la Corbeille d’Or et elle devrait me seconder à l’avenir. Mon rêve pour elle serait qu’elle devienne Meilleure ouvrière de France à son tour.
Cette passion pour les primeurs vous est venue par hasard ?
Je dirais plutôt par vocation ! Dans mon enfance, j’allais ramasser les fruits et légumes chez mes
grands-parents dans le Lot-et-Garonne où je suis née. Mes parents avaient une épicerie et j’y ai
travaillé dès mes 15 ans. Les fruits et légumes ne se posent pas simplement dans un rayon, il y a toute une technique à maîtriser. Ce métier réclame aussi de la créativité pour offrir la présentation la plus harmonieuse possible, par exemple pour les corbeilles de fruits commandées pour les mariages.
Votre titre de MOF a été un tournant ?
Il y a eu clairement un avant et un après. J’avais participé à un premier concours d’étalage en 1999, puis la Corbeille d’Or quatre ans plus tard. Pourquoi ai-je tenté le MOF ? Je dois être un peu malade (rire) ! Ce concours, cela a été deux ans de préparation et de recherches. C’était dense et pas toujours facile à vivre. Et si je n’avais pas été accompagnée par mon
mari Jean-Luc qui travaille avec moi, je serais loin d’être ce que je suis aujourd’hui… Vous parlez de qualité des produits.
Notre priorité, c’est le local et les circuits courts.
Mais comment concilier local et attentes des clients ?
Depuis des années, notre priorité c’est le local et les circuits courts. Pour certaines variétés et
en fonction des saisons, nous faisons appel aux productions nationales. Et, évidemment, pour les
fruits exotiques, nous n’avons pas le choix. Mais nous favorisons toujours les fruits et légumes de
saison. Il faut que le consommateur réapprenne à manger sainement ces produits-là.
La crise de la Covid a-t-elle modifié votre métier ?
De plus en plus de clients nous interrogent sur l’origine des produits. Ils veulent privilégier
le circuit court et nous demandent des conseils de préparation. Nous avons aussi mis en place
un protocole strict et nous servons nous-mêmes nos clients. Pour répondre à toutes ces attentes,
nous avons recruté du personnel.
Qu’est-ce qui fait votre attachement à l’Aude ?
J’aime le bien-vivre audois, la proximité de la mer et de la montagne. J’aime me ressourcer dans mon petit village de Villalier et marcher dans la nature au milieu des vignes ou dans la garrigue, cela m’apaise.
Bio express
> 1964. Naissance à Villeneuve-sur-Lot où ses parents sont commerçants.
> 1978. La famille Carayon vient s’installer à Carcassonne et ouvre une épicerie au Dôme.
> 1982. Florence décroche un CAP vente au lycée Jules-Fil pour travailler dans le commerce familial.
> 1992. Achat avec son mari de sa première boutique à Carcassonne.
> 2003. Florence décroche une Corbeille d’Or et ouvre une deuxième boutique avenue Bunau-Varilla.
> 2011. Consécration avec le titre de Meilleure ouvrière de France.
> 2020. L’OMG la nomme experte internationale fruits et légumes.