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Continuer à faire sens et mener le combat

Temps fort de rencontre entre les élus et les forces vives qui façonnent l'Aude au quotidien, la traditionnelle cérémonie des voeux s'est déroulée, ce vendredi 17 janvier, à l'Hôtel du Département de Carcassonne. Un moment privilégié, aussi, pour rappeler le rôle indispensable de la collectivité dans le quotidien de toutes les Audoises et les Audois. Ce qu'a fait la présidente du conseil départemental, Hélène Sandragné, évoquant tour à tour les menaces qui pèsent mais aussi les actions menées et les projets à venir. Démontrant, s'il le fallait, que "sans le Département, rien n'aurait de sens".

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A la force du symbole qui, par l’annulation, permet de mesurer l’état dans lequel nous nous trouvons financièrement, je préfère la force des mots et de l’explication.

Dans le contexte national actuel, la traditionnelle cérémonie des voeux aurait pu être annulée. Certaines collectivités ont fait ce choix. D'autres l'ont maintenue. Le Département de l'Aude a conservé son invitation aux acteurs du territoire et sa présidente, Hélène Sandragné, s'adressant à une salle Gaston-Defferre comble, ce vendredi 17 janvier, s'en est expliqué, en préambule. "Parce qu’elle est une occasion de m’adresser à vous tous dans un cadre à la fois solennel et convivial, parce qu’elle est aussi un temps d’échange et de partage avec vous et entre vous, il m’est apparu nécessaire, peut-être même indispensable, de nous réunir ce soir. A la force du symbole qui, par l’annulation, permet de mesurer l’état dans lequel nous nous trouvons financièrement, je préfère la force des mots et de l’explication."

L'élue n'en a pas moins délivré un message engagé, au cours duquel elle dévoilé le sens de la campagne de voeux, point de départ d'une campagne institutionnelle qui a pour vocation de rappeler le rôle incontournable du Département dans la vie de toutes les Audoises et les Audois. "Mais qu’avons-nous à dire ? Que sans l’action du Département, rien n’aurait de sens ! Comme un texte auquel il manquerait quelques lettres. Et pas les plus anodines mais celles qui permettent d’écrire notre nom : A, U, D, E."

Un rappel d'autant plus important que les moyens donnés à la collectivité sont aujourd'hui menacés. "Et pourquoi avons-nous à le dire ? a poursuivi Hélène Sandragné, apportant aussitôt la réponse : "Car tel est bien là l’explication que je veux partager avec vous. Parce que la situation économique actuelle combinée aux choix gouvernementaux de ces derniers mois, voire de ces dernières années, conduisent à la réduction irrémédiable de nos capacités d’action. La logique à l’œuvre est assez simple : nos recettes sont en diminution alors que nos dépenses sont en augmentation. Or, dans les deux cas, c’est bien malgré nous, et je dirai même, contre nous. (...) La situation des collectivités territoriales en général et des Départements en particulier demanderaient pourtant une nouvelle compréhension de la situation et de nouvelles perspectives de relation entre l’Etat et nous. Depuis trop d’années, cette relation est marquée par le sceau de l’infantilisation et de la déresponsabilisation. (...) C’est bien le principe du transfert de compétences aux collectivités sans leur assurer une réelle autonomie financière et fiscale qui est au centre de nos difficultés.(...) Les Départements doivent retrouver une autonomie financière et fiscale et voir leurs dépenses justement compensées par l'Etat dès qu'elles leurs sont imposées et ne procèdent pas d'un choix des élus."

Aux "coupes fracassantes dans tel ou tel domaine", la présidente a préféré "un travail de dentelière" pour présenter un budget à l'équilibre

En attendant, la collectivité a dû mener "un combat" pour présenter un budget à l'équilibre, tout en préservant au maximum ses champs d'action. Aux "coupes fracassantes dans tel ou tel domaine", la présidente a préféré "un travail de dentelière" réalisé avec les élus et les agents départementaux. "Il y aura bien sûr des répercussions sur nos actions, nous ne pourrons vraisemblablement pas rendre le même service, continuer à financer à la même hauteur les mêmes actions. Mais nous voulons préserver l’essentiel, continuer à être présents à vos côtés, à vous soutenir."

Mais avant d'évoquer les projets à venir pour 2025, Hélène Sandragné est revenue sur "quelques actions parmi des centaines" qui ont marqué l'année passée.

  • L'élaboration ou l’actualisation d’un nombre conséquent de documents stratégiques, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la biodiversité, l’habitat, les solidarités humaines, l’aménagement du territoire ou encore la couverture des risques
  • Le lancement de la nouvelle marque de destination, l’Aude l’âme Sud, pour un tourisme durable à impact positif 
  • L'ouverture d'une nouvelle structure d’accueil pour les enfants placés 
  • Une exposition et de nombreuses rencontres autour de l’œuvre d’Henry de Monfreid 
  • L’ouverture d’une résidence autonomie. 
  • Le passage de la flamme olympique 
  • La renomination du collège de Grazailles à Carcassonne afin de rendre hommage à une grande dame, Simone Veil
  • La réponse aux besoins en eau des communes audoises le nécessitant par la mise à disposition d’un camion-citerne 
  • Le positionnement du territoire vers une alimentation plus durable et de proximité avec Manger audois 
  • Des conventions avec les secteurs du BTP et l’hôtellerie pour favoriser l’insertion sociale des personnes en difficulté, allocataires du RSA 
  • La mise en place d’un bus itinérant de consultation gynécologique dans les territoires ruraux
  • Le déploiement des paniers solidaires sur le territoire
  • ...

2025 n'en sera pas moins placé sous le signe de grands projets, à commencer par présentation, après 10 ans d'études et de travail acharné, de candidature à l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco du "système de forteresses de la sénéchaussée de Carcassonne au XIIIe et XIVe siècle". 

Dans un même temps, la collectivité continuera d'agir pour le quotidien des Audoises et des Audois, au plus près de leurs préoccupations. Ainsi, à l'adresse du monde agricole, Hélène Sandragné l'a promis : "En 2025, le Département agira comme il l’a fait par le passé à ce sujet. Nous serons aux côtés du monde agricole pour garantir l’accès à l’eau brute partout où cela est possible, où cela a économiquement un sens, où cela ne vient pas obérer l’accès à l’eau potable pour nos populations, qui est aussi un sujet dans certains territoires de l’Aude." L'idée étant de "mutualiser la ressource et d’assoir la solidarité comme principe de base de la gestion quantitative et qualitative de l’eau, qui est notre bien commun à tous. Il en va de notre avenir"

Autre action marquante de l'année à venir : la mise en place de la tarification unique et sociales dans les restaurants scolaires des collèges. "Concrètement, a-t-elle détaillé, le prix dans chaque collège sera le même et sera modulé en fonction de sa situation sociale de l’élève, s’il est boursier ou non. Et à ce prix, il aura accès à un repas composé de produits essentiellement locaux et issus de l’agriculture biologique. Il s’agit là d’une réelle avancée sociale, fondée sur l’égalité d’accès à un service public de proximité, celui de la restauration scolaire au collège. Elle permettra à chaque collégien de pouvoir bénéficier d’un repas par jour complet et équilibré dans un contexte où le pouvoir d’achat des familles reste tendu." 

Parce que nos actions ont du sens, elles méritent d’être menées.

Et la présidente de poursuivre. "Nous serons présents sur nos autres missions. Collectivité cheffe de file des solidarités humaines et des solidarités territoriales, le Département agit auprès de ses populations pour atténuer la paupérisation, récréer des mécanismes de solidarité et favoriser la cohésion. Le Département se mobilise aussi pour le maintien d’un service public de proximité au plus près des territoires"

"Le Département répondra présent aux besoins de rénovation ou d’investissement nouveaux dans des établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes sur le territoire."

"Et même si nous n’avons plus les moyens de les maintenir au haut niveau où ils étaient auparavant, nous serons toujours l’un des premiers investisseurs publics du territoire. Cet engagement est aussi un soutien apporté aux communes et aux intercommunalités et à leurs très nombreux dossiers structurants, rendant ainsi possible la réalisation de nombreux équipements publics. Nous serons un partenaire de l’Etat dans les politiques d’insertion et de l’emploi entre autres."

Hélène Sandragné a conclu son intervention par la promesse d'un Département combatif, présent et solidaire. "Malgré le contexte incertain, nous ne baisserons pas les bras, nous ne nous laisserons pas démoraliser et nous continuerons de mener des projets qui améliorent la vie quotidienne des Audoises et des Audois. Nous poursuivrons plus que jamais notre engagement pour faire de l’Aude un territoire où l’on continue de se sentir bien et où l’on continue de vivre bien les uns avec les autres." 


Hélène Sandragné au micro de Via Occitanie

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