Je découvre les différents habitats naturels de l’Aude

De la montagne aux lagunes du littoral, en passant par les collines et les plaines, dans notre département, la variation d’altitude se conjugue aux influences climatiques méditerranéenne, atlantique et montagnarde, ainsi qu’à une grande diversité géologique. De ces influences multiples est née une incroyable variété d’habitats naturels – près de 250 recensés –, hébergeant une faune et une flore uniques. Petit tour d’horizon des grandes catégories d’habitats de notre territoire.

La garrigue et le maquis

Il s’agit des milieux les plus répandus en secteur méditerranéen. Ils occupent une part importante de la superficie du département, en particulier dans la partie Est des Corbières, sur le littoral audois et dans le Minervois. La garrigue, pour les terrains calcaires, et le maquis, pour les sols siliceux, sont des formations végétales faites d’arbustes bas, de secteurs herbacés avec quelques arbres de faible taille. On parle de formation « dégradée », résultant d’une part de la disparition des forêts mais aussi de la fin des pâturages de troupeaux de moutons qui maintenaient alors les espaces ouverts.

La forêt méditerranéenne

Elle constitue le dernier stade de la succession végétale méditerranéenne. Elle est peuplée principalement de chênes verts, de pins d’Alep. La hauteur des arbres varie selon leur âge mais ils atteignent en règle générale plus de trois mètres. La forêt méditerranéenne est particulièrement vulnérable aux incendies.

Les forêts de moyenne altitude et de montagne

En s’éloignant du littoral audois, le climat méditerranéen laisse progressivement la place à une influence plus « océanique ». Les chênes pubescent et sessile deviennent alors plus communs. En montant en altitude, de nombreuses autres essences forestières apparaissent augmentant la biodiversité des forêts : hêtre, châtaignier, érables, pin sylvestre, etc. À partir de 1 000 m d’altitude, dans les Pyrénées audoises et la Montagne Noire, la forêt évolue rapidement vers une forêt de type montagnard où dominent le hêtre et le sapin pectiné, parmi des plantations résineuses d’épicéas, de sapins Douglas, de Nordmann, etc. À la limite supérieure de la forêt, le pin à crochets est l’arbre le plus commun.

La ripisylve

Du latin ripa, signifiant « rive », et sylva, signifiant « forêt », la ripisylve caractérise la végétation arborée bordant les cours d’eau. Il s’agit le plus souvent d’arbres à feuilles caduques ne pouvant survivre loin de l’eau, comme les saules blanc et rouge, les peupliers blanc et noir, l’aulne ou le frêne.

Le milieu rupestre

Les falaises et escarpements rocheux constituent des habitats tout à fait particuliers qui accueillent des espèces à forte valeur patrimoniale. Ces milieux rupestres sont particulièrement nombreux en milieu méditerranéen au socle calcaire. Selon l’orientation des falaises, la végétation peut être très variable : les versants sud sont particulièrement arides tandis que les versants nord sont frais et ombragés. Parmi les espèces végétales typiques de ces milieux, citons le genévrier de Phénicie, la saxifrage des Corbières ou encore la centaurée de la Clape, espèce endémique et protégée.

Le vignoble

Omniprésent dans le département de l’Aude, le vignoble est un milieu créé par l’homme et constitue un milieu de substitution pour de nombreuses espèces animales. En fonction du choix du mode de culture, et en particulier de l’intensité des traitements phytosanitaires, la biodiversité peut fortement varier, tant en termes d’espèces végétales qu’animales. D’où l’importance de conserver les vieux murets, les haies, les arbres fruitiers, les petites surfaces herbacées, etc.

Le milieu urbain et périurbain

Largement dominé par l’élément minéral, le milieu urbain et périurbain convient à quelques espèces de rapaces rupestres, comme le faucon crécerelle, l’effraie des clochers et la chouette hulotte. Ces oiseaux y nichent et chassent leurs proies parmi les pigeons et rongeurs qui se développent dans les parcs urbains et les allées d’arbres. Ainsi, la Cité de Carcassonne bénéficie de l’installation, par la Ligue de protection des oiseaux de l’Aude, de nichoirs à faucons pèlerins afin de lutter contre de trop grandes populations de pigeons. Pour les rapaces, la ville représente en outre une protection contre certains prédateurs naturels.

Les prairies et pâturages

Au fil des siècles, prairies et pâturages se sont raréfiées dans l’Aude du fait de changements de cultures.. Elles sont surtout présentes dans les secteurs de moyenne et de haute montagne, comme dans la Montagne Noire occidentale, la Haute Vallée et, surtout, dans les Pyrénées audoises. Ces deux types de milieux ouverts sont riches en mammifères, oiseaux, reptiles et insectes, et constituent des terrains de chasse privilégiés pour les rapaces.

Les zones humides

Les zones humides sont bien représentées dans l’Aude. Il convient de distinguer les lagunes littorales, où l’eau est saumâtre, des lacs et étangs, prairies humides et tourbières – de l’intérieur du département – à eau douce. Riches en insectes aquatiques, très diversifiées en flore pour les prairies humides, notamment, ces zones conviennent bien aux prédateurs tels qu’oiseaux, reptiles et autres libellules…