L'eau : une ressource à préserver

Source de vie mais également responsable d’événements tragiques, l’eau est au coeur des préoccupations du Département. Notre territoire vit un paradoxe. Malgré d’importantes précipitations en hiver, nous connaissons de nombreuses périodes de sécheresse. Résultat : il y a un déficit chronique en eau dans l’Aude. Pour revenir à l’équilibre, le plan stratégique Aude 2030 prévoit plusieurs actions. Priorité à la réduction des consommations, à la préservation des ressources et au maintien de la qualité de l’eau.

Le Département est fortement engagé sur la politique de l’eau, au delà même de ses compétences obligatoires, tant le sujet est une préoccupation centrale. Les inondations dramatiques de 1999 et d’octobre 2018 nous le rappellent en permanence. Plusieurs enjeux guident cet engagement : la nécessité de préserver les ressources pour pouvoir alimenter la population en eau, le maintien de la qualité de l’eau et la réduction des pollutions chimiques et aussi la solidarité territoriale qui nécessite d’apporter services et expertise technique aux communes qui en ont besoin. La stratégie départementale, développée dans le programme Aude 2030, s’articule autour de deux axes complémentaires : sécuriser l’alimentation en eau et soutenir les usages sobres et économes d’un côté et améliorer la qualité de l’eau et garantir sa préservation à long terme d’un autre. Deux approches complémentaires pour retrouver un équilibre entre les ressources et nos besoins, alors que ces derniers étés, nous avons accusé un déficit de 37 milliards de m3 d’eau.

Sécuriser l’alimentation en eau et soutenir les usages sobres et économes

Il faut tout d’abord préserver et protéger les ressources, c’est à dire les réserves d’eau dans les nappes phréatiques et dans les rivières. Pour ce faire, le Département intervient pour que les différentes interventions autour des ressources en eaux souterraines stratégiques soient coordonnées de la part des acteurs interdépartementaux (communes…) Le Département  appuie également les collectivités locales pour l’optimisation de l’accès et le renforcement de l’utilisation rationnelle de l’eau « brute », en proposant ses compétences en ingénierie et assistance technique.

La réduction des consommations

D'ici 2030, on estime qu'il faudra 6 millions de mètres cubes d'eau supplémentaires pour répondre aux besoins des Audois, pour leur consommation, leurs usages domestiques et pour l'irrigation des cultures. La ressource en eau n’étant pas extensible et déjà en déficit, il faut réduire la consommation. D’abord en luttant contre toutes les formes de gaspillage,  dans les collectivités comme chez les particuliers. Cela passe par la recherche de fuites (sur les canalisations communales, au domicile) et l’adoption de comportements sobres (une douche plutôt qu’un bain, arroser le matin plutôt qu’en pleine chaleur …). Le monde agricole a un rôle majeur dans la consommation d’eau et des pratiques sobres et respectueuses de la biodiversité sont développées.

Améliorer la qualité de l’eau et garantir sa préservation à long terme

La stratégie départementale consiste à préserver et protéger les points de captage et à réduire les pollutions pour garantir la qualité de l’eau. C’est pourquoi le Département accompagne financièrement les opérations d’investissement qui permettent de gérer de façon économe et concertée les ressources stratégiques en eau et les milieux aquatiques.

Un autre axe est d’améliorer la qualité de l'ensemble des rejets domestiques, agricoles et industriels et de lutter contre les pollutions de l’eau.
Le Conseil départemental tente donc d'abord de résorber les dépôts sauvages d'ordures qui pourraient menacer les cours d'eau ou les eaux souterraines. Il surveille et encourage les communes à surveiller de la même façon les installations de traitement de l'eau brute et les rejets des stations d'épuration (valorisation des boues, plans d'épandage). Il met également en place des plans d'amélioration des pratiques agricoles et contrôle les rejets des fosses septiques des particuliers.

Enfin, il restaure et préserve les fonctions écologiques de tous les milieux naturels qui ont un impact particulier sur la qualité et la quantité d'eau, notamment les zones humides.

Réduire l’utilisation des pesticides est une priorité pour garantir la qualité ds eaux. Le Conseil départemental de l'Aude s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche Zéro Phyto de suppression des pesticides, pour protéger la santé des Audois et leur environnement. Les produits chimiques se déversent en effet dans les milieux aquatiques et perturbent ces équilibres fragiles.

Le réseau de suivi de la qualité des eaux superficielles veille, lui, au bon état de nos rivières. Le Conseil départemental suit la qualité des rivières avec 126 points de mesures répartis sur tout le Département. L'objectif de ce réseau est de connaître l'état des milieux aquatiques et d'identifier les causes de leur dégradation. Ainsi, il est possible d'évaluer les actions à mettre en oeuvre pour que ces milieux atteignent le bon état... Et le conservent.
Le laboratoire départemental effectue des analyses sur les prélèvements d’eau pour mesurer sa qualité.

Préserver et restaurer les zones humides

Les zones humides sont des terrains, exploités ou non, inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre pourvus d'une végétation adaptée au milieu. Elles jouent un important rôle de régulation des flux d'eau en ralentissant les écoulements en période très pluvieuse et en contribuant au maintien des débits en période sèche. L'Aude étant un département fortement soumis à des phénomènes climatiques tels que sécheresses ou inondations, on comprend l'intérêt de conserver des milieux naturels capables d'en atténuer les effets. Ces zones humides sont, de plus, des milieux naturels particulièrement riches en faune et flore indigènes. Certains sont labellisés espaces naturels sensibles

L’eau du robinet est l’aliment le plus contrôlé en France. En Occitanie 96.7 % de la population est alimentée en permanence par une eau de bonne qualité bactériologique. C’est l’Agence régionale de santé qui contrôle l’état sanitaire de l’eau potable.

L’observatoire de l’eau, un outil stratégique pour connaître l’état des ressources

Savoir quel est le niveau des masses d’eau dans les réserves superficielles et souterraines, comprendre le fonctionnement des nappes phréatiques à long terme est indispensable pour bien gérer la ressource et assurer les approvisionnements. Pour avoir une information précise et des données multiples, le Département s’est doté d’un outil performant : l’Observatoire de l’eau. Cette base de données, qui agrège des informations sur le long terme, est un outil de pilotage et d’aide à la décision en cas de sécheresse et pour orienter les travaux d’aménagement et d’infrastructures. Les données sont issues de plus de 50 points de mesure, ce qui permet d’avoir une connaissance fine des ressources. L’observatoire intègre également des données sur l’évolution prix et de la gestion de l’eau. Les communes, les gestionnaires de barrage, l’État, l’Agence régionale de santé renseignent cet observatoire et en utilisent les données. L’Agence régionale de l’eau participe au financement de l’observatoire.

Pour aller + loin 

Deux réseaux de mesure de suivi des ressources permettent de connaître les réserves dans les nappes souterraines.

  • Le réseau piézométrique qui mesure les variations des nappes souterraines. Ce sont 22 stations qui mesurent en continu les niveaux des nappes des différents aquifères du territoire
  • Le réseau de suivi qualitatif des eaux de surface veille au bon état de nos rivières. ce sont 12 points de mesures qui sont relevés puis analysés chaque année, à chaque saison. L'objectif de ce réseau est de connaître l'état des milieux aquatiques et d'identifier les causes de leur dégradation. Ainsi, il est possible d'évaluer les actions à mettre en œuvre pour que ces milieux atteignent le bon état... Et le conservent.